Ce regard du chat aux multiples couleurs, qui nous fascine
La fascination que le chat exerce sur l’Homme doit beaucoup à son regard, marqué par sa pupille en fente verticale et dont l’acuité ne semble pas baisser la nuit.
L’oeil du chat est en effet bien adapté à la prédation en période nocturne. Cependant, s’il lui faut 6 fois moins de luminosité que l’Homme, une source minimale de lumière lui est toutefois nécessaire. Le chat a cependant une excellente vue même en lumière très faible et ceci en raison de la présence du tapis choroïdien, cette couche de cellules réfléchissantes situées derrière la rétine. Ces cellules réfléchissent les rayons lumineux qui n’ont pas été captés au cours du premier passage, octroyant ainsi aux cônes et bâtonnets (qui permettent de voir même avec une faible luminosité) l’opportunité d’un second passage. La rétine du chat est également tapissée d’une membrane réfléchissante appelée tapetum lucidum (littéralement « tapis de lumière ») dont le rôle est de renvoyer les rayons lumineux à la manière d’un miroir afin d’augmenter encore la vision pendant la nuit. C’est pour cela que l’oeil du chat est phosphorescent dans l’obscurité lorsqu’une lumière infime est réfléchie par la rétine.
Comme l’Homme, le chat a des yeux bien frontaux et dirigés vers l’avant ce qui lui permet d’avoir une vision binoculaire parmi les plus importantes chez les mammifères. C’est ce qui contribue à une meilleure perception des reliefs et des distances. Il possède un angle de vision de 285° (220° pour l’Homme). Le cristallin (le système « autofocus » de l’oeil) est très mobile et autorise une mise au point rapide sur la proie convoitée.
La perception des couleurs :
la perception des couleurs nécessite la présence dans la rétine de photorécepteurs : les cônes. Contrairement à l’Homme, le chat en disposent moins et ne peut voir qu’un nombre limité de coloris : noir, blanc, bleu, vert et leurs déclinaisons.
Les yeux : miroir de l’humeur.
De façon très schématique et rapide, on peut dire que lorsque les pupilles du chat sont contractées, cela indique que celui-ci est énervé (à cela s’associe généralement des grognements, le poil hérissé et les oreilles couchées en arrière). Mais il se peut que cela soit aussi un signe de concentration quand il chasse une proie.
Lorsqu’il a les oreilles couchées vers l’arrière et les pupilles dilatées, on peut dire qu’il a peur de quelque chose, tandis que s’il cligne lentement des yeux, c’est qu’il est détendu et heureux.
Cependant, aujourd’hui plus particulièrement, nous allons nous arrêter sur les différentes couleurs des yeux de nos félins.
Les couleurs les plus communes sont le bleu, vert, jaune et noisette/marron. Toutefois, chaque chat aura sa propre nuance dans ces couleurs.
Lorsqu’il né, le chaton est aveugle et sourd jusqu’à ses 10 jours de vie environ. C’est à ce moment là que ses yeux commencent à s’ouvrir et que leur couleur est d’un bleu voilé.
Comme chez l’Homme, c’est l’iris qui donne sa couleur à l’oeil. La couleur des yeux sera déterminée par sa génétique et dépendra du niveau de mélanine (l’acide aminé qui détermine la couleur des yeux ainsi que de la couleur de la peau et de la fourrure). Plus il y aura de mélanine produite, plus la coloration est intense et tire vers le jaune orangé ; à l’inverse, moins il y en aura et plus les yeux seront pâles et bleus (le bleu chez l’animal comme chez l’humain correspond à une absence de pigmentation de l’iris)
Lorsque le chaton a un peu plus de 6 semaines, la couleur de ses yeux va commencer à changer : elle va passer et passer aux différentes nuances de la palette : bleues, verts, jaunes, oranges ou marron… On peut même avoir des chats avec des yeux vairons autrement dit 2 couleurs différentes pour chacun des yeux. Il faudra attendre 3 à 6 mois et parfois même plus pour avoir la coloration définitive des yeux du chat.
Regardons d’un peu plus près les différentes coloration :
YEUX BLEUS
Si le chat n’a pas beaucoup de mélanine dans ses iris, il aura les yeux bleus. On remarquera d’ailleurs très souvent qu’ils ont une fourrure plutôt claire.
Dans la nature, ce type est peu courant sauf pour les chats au poils blanc immaculé. Certains éleveurs attirés par cette couleur ont décidé d’augmenter leur nombre en effectuant des sélections. C’est ainsi que nous avons des races de chat aux yeux toujours bleus comme le Siamois Thaï, le sacré de Birmanie ou le Snow Shoe.
YEUX VERTS
C’est la coloration intermédiaire entre le bleu et le jaune. Ils sont également dus à un manque de mélanine dans l’iris. En effet, la pigmentation est suffisante pour faire disparaître le bleu mais reste tout de même légère.
Chez les chats avec des yeux bien verts on peu citer : le Bleu Russe, le Burmilla ou le Mau Egyptien
YEUX JAUNE
Cette couleur est également due à une faible quantité de mélanine dans leur iris. On pourra dire que c’est une production cependant moyenne.
C’est la couleur la plus courante chez le chat et il existe de nombreuses races pouvant avoir les yeux jaunes : le Maine Coon, le Bombay par exemple, comme aussi un grand nombre de chat de gouttière.
Ils n’auront toutefois pas tous les mêmes nuances de jaune.
YEUX CUIVRE
Que certains diront orange.
C’est la couleur la plus foncée qu’il est possible d’obtenir pour les yeux d’un chat. Il s’agit aussi d’une teinte rare que l’on peut retrouver dans beaucoup de races différentes et pourtant qui n’est pas très répandue.
Le British Shorthair, le scottish Fold par exemple seront des races réputées pour leurs yeux couleur cuivre.
YEUX VAIRONS
Comme chez le chien, nous aurons aussi des chats aux yeux vairons, c’est-à-dire de deux couleurs différentes. On parle alors d’yeux hétérochromes ou particolores. Un œil sera forcément bleu et l’autre aura une couleur normale : jaune, vert…
On trouvera cette particularité plus particulièrement chez des chats au pelage blanc uni et ils resteront très rares dans la nature.
L’angora Turc entre autre, est réputé pour avoir souvent les yeux vairons.
Merci aux gardiens qui ont permis que cet article soit agrémenté de magnifiques regards : spéciale dédicace à Santa (Victoria Art Jordan), Myster et Fleur (éric ménigoz), Vera (sylvia Pattyn), Cacahuète (mélissa Crété) et les toujours belles photos de Bernard Alvondo