LE MYSTERE DU CHAT ET DE SON RONRONNEMENT

Le ronronnement est une vocalise particulière qui laisse encore songeur nombre de chercheur. Il peut être synonyme de bien être, mais se manifester aussi lors de douleur ou en cas de stress. Le chat ronronne quand il est malade, quand il a mal, quand il va mourir, quand il est sur la table du vétérinaire, et même quand il est seul. La chatte ronronne quand elle accouche et allaite, les chatons ronronnent en tétant et quand leur mère les lave.

Le chat comme tous les félidés ronronne : guépard, serval, puma font de même.

Les vertus thérapeutique du ronronnement

Les ronronnements sont des vibrations de 25 à 150 Hz.

Diverses explications sont apportées :

Ils résulteraient de vibrations dans le larynx pour certains,
pour d’autres, il s’agirait de la vibration d’une veine apportant le sang du corps au cœur (la veine cave), amplifiée par les bronches, la trachée et les cavités nasales,
tandis que d’autres porteront leur attention sur la chaîne hyoïde (une structure complexe située entre la langue et le larynx), qui est composée de l’os hyoïde (qui flotte en travers de la gorge) et d’un faisceau de muscles et de ligaments qui relie celui-ci à divers éléments du squelette . Cette chaîne d’os et de muscles produirait le ronronnement en vibrant, peut-être sous l’action de l’air qui passe dans la gorge de l’animal lorsque celui-ci respire : un peu comme le vent fait bruire une corde à linge tendue entre deux piquets.

Le mécanisme exacte défie toujours aujourd’hui les scientifiques. On sait juste qu’ils sont commandés par un centre nerveux situé dans le cerveau, très près de l’hypothalamus qui est un centre de l’émotion. Il semblerait donc que le ronronnement est activé par les endorphines sécrétées par celui-ci. Ces mêmes endorphines étant des morphines naturelles qui ont un effet calmant et antalgique.

Des recherches scientifiques démontrent que les vibrations de 25 à 50 Hz accélèrent la guérison des dommages osseux (comme les fractures), les vibrations de 50 à 150 Hz réduisent les douleurs, celles de 120 Hz soignent les lésions tendineuses, et les vibrations de 2 à 100 Hz restaurent la fonction et la masse musculaire

Le ronronnement du chat fait du bien au chat mais aussi à l’humain : la ronron thérapie.

C’est en 2002 que la « ronron thérapie » voit le jour, grâce à Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse .

Par sa production, le ronronnement agirait sur le système amygdalien, étroitement lié aux émotions de l’être humain. Il déclencherait alors des émotions similaires à celles ressenties face à une situation stressante et permettrait alors d’apaiser l’Homme.

« Comme celle du chat, notre peau contient des corpuscules de Pacini. Ces récepteurs captent pareillement les vibrations du ronronnement. Il n’y a donc aucune raison pour qu’elles ne déclenchent pas dans notre cerveau la production d’endorphines, d’ocytocine et de sérotonine, avec les mêmes effets bienfaisants sur notre psychisme. En outre, ces basses fréquences sont les seules qui traversent le ventre de la femme enceinte et le placenta, si bien que le bébé les perçoit . On peut ainsi penser que le ronron du chat évoque chez l’Homme adulte, cette période de bonheur total qu’il a vécu in utero, ou d’agréables sensations de son enfance, avec, à la clé, un sentiment de sérénité » (Dr Jean-marc Aimenotti)

Une amitié de longue date

La complicité entre le chat et l’Homme trouve ses racines dans l’agriculture lorsqu’il faisait fuir les nuisibles il y a plusieurs millénaires.

Adulé en Egypte antique, le chat était considéré comme un psycho-pont. Bastet (ou Bast) la déesse représentée par un chat, était symbole de fécondité, protectrice de l’humanité et déesse musicienne de la joie. Ces animaux étaient vus comme des êtres accompagnant les âmes vers le paradis.

Mais cette amitié remonterait même encore plus loin. Jean-Denis Vigne, chercheur au CNRS et archéologue, dit avoir découvert lors de fouilles à Chypre en 2005 les traces les plus anciennes d’une association entre l’Homme et le chat « au sens affectif ». « Une sépulture d’un homme associée à un squelette de chat datant de 8500 ans avant notre ère tend à prouver leur association dans la vie et dans l’au-delà », estime-t-il.

Mais ce que l’on sait moins, c’est que les chats étaient également vénérés dans d’autres cultures :

Chez les bouddhistes : le félin représente la spiritualité : ce sont des êtres illuminés qui transmettent calme et harmonie.

Dans la tradition islamique : le chat est admiré pour sa propreté irréprochable ; animal aux vertus incroyables puisqu’il a sauvé Mahomet d’une morsure de serpent.

Des animaux au bureau pour apaiser les employés

Des employés japonais ont une chose que d’autres n’ont pas : un matou qui ronronne à côté de l’écran d’ordinateur. Ainsi à Tokyo dans l’entreprise informatique Ferray, 9 félins sautent sur les genoux des employés, pianotent de leurs coussinets sur les claviers et dorment, mangent en tout liberté. Hidenobu Fukuda qui dirige cette société à introduit une politique de « chats au bureau » en 2000 à la demande de l’un de ses collaborateurs. Depuis, les salariés qui le souhaitent peuvent venir au travail avec leur matou. L’effet des caresses et ronronnements prévaut : le constat est sans appel : depuis que les félins ont envahi les lieux, le taux de stress a baissé, la communication interpersonnelle est meilleure et la productivité a augmenté

En 2015, une étude menée par des chercheurs américains a démontrée les bienfaits de la zoothérapie : le facteur psychologique joue un rôle clé dans la réussite d’un traitement, la présence d’un animal se révèle dynamisante, leur présence est réconfortante et apaisante.